Glauquy (5)

Publié le par Raziel

Nous arrivâmes alors au bout du couloir et commençâmes à rejoindre le premier étage. Loan s'arrêta soudain en plein milieu des marches et son visage se décomposa.
-Cette odeur. murmura-t-il.
Il dévala alors les escaliers quatre à quatre, prit sur la droite et nous le suivîmes sans comprendre. Nous finîmes par le rejoindre. Il se tenait au milieu du couloir telle une statue, totalement immobile. Je me plaçai à côté de lui et éclairai vers le fond du couloir. Hélène poussa alors un cri à exploser les tympans, se réfugia contre moi en cachant son visage et fut prise de puissants sanglots. Mon estomac se retourna en un instant. Je détournai la tête en m'appuyant contre le mur et vomis sur celui-ci. Je vis alors Marco s'appuyer dos au mur et il se laissa glisser contre celui-ci, la main sur l'estomac. Le sien avait tenu le choc apparemment.
-Je vais tout prendre à l'avare. déclara alors la voix du petit garçon.
Je relevai alors la tête en m'essuyant la bouche du revers de la manche. Je me forçai alors, pour une raison inconnue, à reposer mes yeux sur la scène et mon estomac se serra de nouveau mais tint bon cette fois. Shawn était accroupi devant le corps de Paula. Ce qui impliquait que Maëva était morte mais aussi qu'il se déplaçait bien plus vite que nous. Le ventre de Paula était grand ouvert, sa peau retombant mollement sur ses flancs, et un tas d'organes, que le petit garçon agrandissait au fur et à mesure, était situé à côté de son corps qui baignait dans une immense flaque de sang. Il plongea soudain ses deux mains dans le corps de Paula et le bruit qui suivit me donna un haut le coeur. Hélène se détacha alors rapidement de moi et vomit aussi. Le simple bruit, en plus de la vision précédente, avait eu raison de son estomac.
-C'est bien chaud. affirma alors Shawn en riant juste après.
J'eus alors un hoquet et crus que j'allais de nouveau vomir. Hélène, qui s'était légèrement relevée, avait de nouveau penché la tête en avant aux mots de Shawn. Marco, quant à lui, restait prostré contre le mur, déconnecté de ce qui l'entourait.
L'enfant ressortit ensuite une de ses mains et déposa un organe à côté des autres. Il replongea ensuite sa main dans le corps de Paula et soupira d'aise.
Loan fit alors un pas en arrière et se retourna pour nous regarder. Ses yeux étaient démesurément ouverts et son regard vitreux. Il passa alors à côté de nous sans nous voir puis s'arrêta. Hélène se recolla alors à moi et se mit à pleurer à chaudes larmes en me serrant contre elle avec force. Loan pencha son buste en avant et une importante quantité de liquide sortit de sa bouche pour s'écraser au sol dans un bruit caractéristique. Je détournai évidemment le regard jusqu'à ce qu'il ait fini en me demandant comment un fantôme pouvait bien vomir. Il se redressa enfin, se tourna vers moi, me fixa un instant et avança vers Marco. Il s'accroupit, saisit sa main et le força à se lever. Il me regarda et prit la parole.
-Rejoignons le salon. dit-il sur un ton neutre avant de se tourner dans la direction opposée à celle où se trouvait Shawn et Paula.
Il traîna alors presque Marco derrière lui en le forçant ainsi à avancer malgré son état comateux. Je saisis alors Hélène par les épaules, la reculai un peu de moi et pris sa main dans la mienne.
-Ca va aller. bégaya-t-elle alors en me serrant la main avant de relever la tête.
Elle avait le visage en larmes et se plaça à côté de moi. Shawn émit alors un léger ricanement et je fis un pas en avant en grimaçant fortement et tentant de contenir la bête qui semblait jouer avec mon estomac. Hélène suivit le mouvement sans problème et nous rejoignîmes Loan et Marco. L'homme grommela et grimaça un instant en regardant dans la direction de Shawn. Il n'avait pas réussi à la sauver, tout comme Maëva, et cela devait beaucoup l'affecter. Nous sauver lui tenait à coeur et était sa raison d'être comme il nous l'avait dit dans la chambre. Il se remit soudain à courir en entraînant Marco malgré lui dans la course. Nous le suivîmes donc. A voir Marco ainsi, mon coeur se pinça. Il ressemblait à une espèce de poupée dont les jambes passaient l'une devant l'autre mécaniquement.

Le hall du rez-de-chaussée se présenta enfin à nous. Marco, qui avait repris ses esprits pendant la course, s'arrêta, posa ses deux mains sur ses genoux et reprit son souffle. Loan lui prit alors le poignet.
-Nous n'avons vraiment pas le temps, il peut débarquer à n'importe quel moment quand il aura fini là-haut.
Marco déglutit alors et se redressa. Loan le lâcha alors et fit volte-face avant de se remettre à courir vers le couloir menant au salon. Nous le suivîmes tous malgré notre essoufflement et notamment un point de côté pour moi. Les bruits de course de Marco, qui nous suivait, cessèrent soudain dans un chuintement. Je me retournai alors et l'éclairai pour constater qu'une barre sortait de son ventre. Je vis alors la tête de Shawn sortir de derrière Marco, toujours son sourire sur le visage.
-L'envahisseur doit être empalé ! clama-t-il alors avant d'exploser d'un rire diabolique.
A ma grande surprise, Marco me sourit et empoigna la barre pour la retirer de son corps. Il tituba un instant et écrasa violemment son poing dans le visage de Shawn qui recula en se tenant la joue, le regard noir.
-Enfoiré de gosse. cracha Marco. T'as cru que j'allais crever sans rien faire.
Shawn le fixait intensément, le fusillant du regard en massant sa joue. Marco tourna légèrement la tête vers nous et nous fit signe de partir.
-Magnez-vous et faites péter tout ça que je crève en héros. lança-t-il à notre attention. Je sais pas pourquoi je fais ça, de l'autosatisfaction je pense. ricana-t-il en reposant ses yeux sur l'enfant.
Je restai alors là à le fixer sans bouger. Je ne le reconnaissais plus. Où allait-il chercher ce courage dont il n'avait jamais fait preuve ? En avait-il toujours eu sans que personne ne s'en aperçoive ? Où était-ce la situation totalement désespérée et le fait de savoir que la blessure qu'il venait de recevoir le conduirait rapidement à la mort qui le poussait à se conduire ainsi ? A moins que ce ne soit vraiment de l'autosatisfaction comme il venait de le dire. Une main se posa alors sur mon épaule et me força à me retourner. C'était Loan qui me tira ensuite vers lui pour que nous rejoignons le salon.
-Barrez-vous ! vociféra alors Marco.
Le même bruit que précédemment suivit ses paroles, je fermai un instant les yeux et me mis alors à courir vers le salon, la main toujours dans celle de Hélène.

Nous arrivâmes rapidement dans le salon. Je grimaçai alors en voyant le corps de Lara au milieu de la pièce, inerte. Hélène se colla à moi en la voyant et serra ma main. Je déglutis et avançai vers les deux générateurs en essayant de ne pas trop poser le regard sur Lara. Loan nous suivait sans rien dire. Je m'arrêtai devant les générateurs et fixai un instant tous les câbles. Je tournai la tête vers Loan et il fit un léger hochement de tête.
-Vas-y. dit-il. S'il arrive, je m'occupe de lui pendant que vous faites ce qu'il y a à faire.
Il nous tourna alors le dos et surveilla nos arrières. Je reposai mon regard sur les deux machines. Hélène avait déjà commencé à débrancher tous les câbles. Je l'aidai donc dans cette tâche. Il y en avait un certain nombre dont certains avaient du mal à être déconnectés.
La voix de Shawn déchira alors le silence.
-Au tour de l'amoureux maintenant, que je lui perce le coeur. déclara-t-il.
Je tressaillis alors en sachant pertinemment qu'il parlait de moi.
-L'envahisseur m'aura fait perdre bien du temps à se défendre ainsi. Quel imbécile, vouloir mourir en héros. déclara-t-il en éclatant de rire et en s'avançant vers nous.
Je me ressaisis alors et repris la tâche de débrancher tous les câbles. Je vis soudain Hélène paniquer. Elle ne parvenait plus à débrancher un quelconque câble. Je saisis alors le câble qu'elle avait tenu un instant auparavant et le sortis de sa prise tant bien que mal. Je lui souris doucement et continuai à tout débrancher, seul, Hélène me regardant faire en tremblant légèrement d'impatience et de frayeur. Je faisais au plus vite mais la peur qui me tiraillait m'empêchait parfois d'avoir des mouvements précis et je perdais du temps.
Les bruits de pas cessèrent et Shawn reprit la parole, à l'attention de son frère cette fois.
-Tu comptes tenter vainement de les protéger jusqu'au bout. Vous auriez mieux fait de rester dans ta chambre plutôt que de venir faire je ne sais quoi dans ce salon. dit-il en faisant un pas.
-Tu ne les tueras pas. Pas ces deux là. déclara Loan sur un ton plat.
Le garçon soupira alors et j'entendis des bruits de pas précipités. Shawn venait de se jeter sur Loan. Hélène se tourna alors pour les observer se battre et poussait de petits cris de temps à autre.
Je parvins alors à débrancher le dernier câble.
-Enfin. soupirai-je en cherchant l'unique câble noir des yeux.
Je le trouvai alors, m'en emparai et j'entendis un bruit sourd. Je tournai alors la tête vers le milieu de la pièce par réflexe. Shawn était à terre. Loan était en nage face à lui, les habits coupés en de multiples endroits. L'enfant se releva alors, brandit sa lame vers Loan et se précipita de nouveau vers lui. Je détournai alors le regard et me remémorai ce qu'avait dit Maëva sur les branchements.
-Le fil noir dans la prise jaune. murmurai-je pour moi-même.
Je m'exécutai alors.
-Et le bleu ciel dans...
Je restai de marbre. Maëva n'avait pas eu le temps de finir sa phrase derrière la porte. Je ne savais donc pas la couleur de la prise dans laquelle je devais mettre le fil qui était désormais dans ma main. Les prises blanches étaient en plusieurs exemplaires sur la machine, ça ne pouvait donc pas être cette couleur. Etait-ce le noir ? Le rouge ? Le vert ? L'orange ? Le bleu ? Je regardai chaque prise à tour de rôle ne sachant quoi faire. Il fallait en choisir une pourtant et vite. J'enfonçai alors le câble dans la première prise venue, la noire. A mon grand désarroi, il ne se produisit absolument rien. J'entendis alors un fracas sourd et me retournai. Loan était à terre et le garçon se tourna vers moi en pointant sa lame vers mon coeur. Je le fixai alors, paralysé par la peur. Il s'approcha de moi et Hélène se blottit tout contre moi, légèrement devant comme pour me protéger sans vraiment être sûre de ce qu'elle faisait. Loan se releva alors et attrapa Shawn par le cou.
-Dépêche-toi de faire péter ces trucs ! hurla-t-il à mon attention.
Je me ressaisis alors et me tournai de nouveau vers les deux générateurs. Je retirai le câble bleu ciel de la fiche noire et bloquai sur place. Laquelle choisir ?! Il m'aurait suffit de toutes les tester mais je me souvins que, dans la chambre, Maëva avait dit qu'une autre combinaison pouvait simplement faire griller les moteurs et tout serait perdu. Hélène s'empara alors de ma main, me regarda dans les yeux et enfonça le câble dans la prise verte, couleur de l'espoir.
-Tu m'énerves ! Ecarte-toi, Loan ! vociféra soudain l'enfant.
Nous nous tournâmes alors et vîmes Loan voler littéralement à l'autre bout de la pièce. Shawn me fixa alors, la rage se lisant aisément sur son visage. Il se rua alors sur moi. Je voulus alors bouger, fuir, tenter de rester en vie par tous les moyens mais mon corps ne bougea pas. Je sentis alors une force sur mon épaule et une douleur dans les côtes. Deux cris déchirèrent alors l'air. La lame venait d'entailler ma chair entre deux côtes de mon flanc gauche et avait provoqué la même blessure sur le flanc droit de Hélène. Le garçon se recula alors, tout sourire. Hélène tomba au sol en poussant de petits gémissements sous la douleur et se tenant les côtes, repliée sur elle-même. Je m'écartai alors d'elle en titubant et en portant une main sur la blessure. Je fixai le garçon dans les yeux en marchant de côté, gémissant et grimaçant sous la douleur. Les générateurs n'avaient pas pris feu et Loan était toujours inconscient à l'autre bout de la pièce. Je perdis alors tout espoir de survivre. La seule chose que j'osais toutefois espérer était de tenir assez longtemps pour que Loan revienne à lui et emporte Hélène dans la chambre pour la mettre en lieu sûr. Mais après que feraient-ils ? Qu'adviendrait-il de Hélène ? Tout était perdu, dans peu de temps je rejoindrai mes amis dans l'autre monde et Hélène finirait tôt ou tard par nous retrouver aussi. Un bruit de bris de verre me fit revenir à moi et je vis Hélène, debout, derrière le garçon tenant ma lampe torche à la main. Elle venait de la lui écraser sur le crâne.
-Crève ! hurla-t-elle en l'abattant à nouveau sur sa tête.
L'enfant fit alors un pas de côté et saisit son avant-bras avec une telle force qu'elle poussa un cri de douleur et lâcha l'objet.
-En dernière, j'ai dit. cracha le garçon avant de la projeter contre le sol.
Il se tourna à nouveau vers moi, frotta un instant son crâne, grimaça puis se remit à sourire sadiquement. Il fit un pas vers moi puis un autre. Je m'éloignais comme je pouvais pendant qu'il tentait de se rapprocher de moi. Je vis alors Hélène se relever péniblement en tenant ses côtes sanguinolentes et elle me fixa terrorisée. Elle tenta de faire un pas en avant mais sa jambe droite se plia et elle tomba à genoux. Elle me fixa alors, les larmes se mettant à couler sur ses joues. Le garçon se lassa soudain de ce petit jeu et se rua sur moi. A cet instant, Hélène poussa un cri et je fermai les yeux. Je fus alors projeté à terre et rouvris les yeux sous le choc.
-Tu ne les tueras pas ! avait clamé Loan en me poussant.
Il tenait désormais le bras de Shawn et l'avait stoppé dans sa course après m'avoir écarté de la trajectoire de la lame.
L'enfant tenta alors d'écraser son poing dans le ventre de Loan mais ce dernier se saisit de son autre bras avant qu'il ne s'écrase contre son corps. Shawn se mit alors à hurler en se débattant de toutes ses forces. Il y eut soudain une explosion et je tournai la tête vers le lieu d'origine de ce bruit. L'un des deux générateurs fumait et il s'embrasa soudain. Mon corps frissonna de tout son long. Une autre détonation suivit et je sursautai alors que le second générateur prenait lui aussi feu. Nous avions réussi ! Des larmes de joie et de satisfaction coulèrent alors de mes yeux. Nous allions survivre et faire brûler cette maison. Shawn profita du moment d'inattention de Loan suite aux deux déflagrations pour se dégager et se précipita vers les générateurs, s'arrêta devant et hurla à plein de poumons comme un possédé.
-Ces générateurs ne sont pas sous ton emprise, Shawn, c'est fini. déclara Loan en souriant doucement.
Shawn se tourna soudain vers moi, le visage complètement déformé par la rage.
-Ce sera fini quand je les aurais tous tués ! vociféra le garçon avant de se ruer vers moi.
Mon sang se glaça alors mais Loan lui barra derechef la route.
-Dégage ! hurla Shawn en tentant de taillader son propre frère avec son couteau.
Loan fut coupé au bras et la lame s'enfonça finalement dans son flanc droit. Shawn sourit alors avec force mais son sourire disparut rapidement. Loan avait bloqué son bras et Shawn ne pouvait plus se dégager.
-Fuyez ! nous ordonna Loan. Dépêchez-vous ! Vous devriez pouvoir sortir désormais ! La maison prend feu.
Je tournai la tête vers les générateurs pour constater que, en effet, les murs de la maison étaient déjà en feu. Je me levai alors tant bien que mal sous la douleur issue de ma blessure au flanc gauche. Je cherchai alors Hélène des yeux pendant que Loan faisait tout son possible pour contenir Shawn. Hélène n'avait pas bougé depuis tout à l'heure, toujours à terre sur ses genoux, la tête baissée et prise de sanglots incontrôlables. Je m'avançai alors vers elle et attrapai son bras pour la hisser contre moi. Elle poussa un profond gémissement sous la douleur et je passai son bras gauche autour de mon cou pendant que sa main droite empêchait la plaie de trop saigner. Je me dirigeai ensuite vers la sortie et Hélène marcha comme elle put à mes côtés. Ses sanglots se firent de moins en moins présents et finirent par cesser.
Je jetai un dernier coup d'oeil à Loan qui maintenait toujours la lame dans son corps en empêchant Shawn de la retirer puis je quittai la pièce pour le hall en soutenant Hélène pour l'aider à avancer. Sa blessure semblait plus profonde que la mienne.
Nous vîmes alors Marco en travers du couloir. Il était allongé au milieu du couloir, baignant dans son sang avec une multitude de pieux plantés dans le corps. Nous contournâmes son corps, Hélène la tête contre mon épaule pour fuir la vision du corps mort de Marco. Il y eut tout à coup un puissant fracas en provenance du salon et j'accélérai le pas. Hélène se mit alors à geindre plus fortement et la douleur de ma blessure se fit de plus en plus forte. Le hall et la porte de sortie n'étaient plus très loin. Il fallait la gagner au plus vite malgré la douleur qui s'emparait de notre corps. La porte se présenta finalement à nous et je sentis un regain de force. J'entendis alors des bruits de course. Il approchait à vive allure. J'avançai avec Hélène le plus vite possible vers notre porte sur la survie. Je fus alors prit d'un doute, et si la porte ne donnait pas sur l'extérieur ? Non ! Je chassai cette hypothèse au plus vite de mon esprit et m'emparai de la poignée pour l'abaisser. C'était le moment de vérité, allions-nous vivre et gagner le monde extérieur ou mourir tués par Shawn ? J'ouvris alors la porte et un bruit sourd me fis détourner la tête de la vision de ce qu'il y avait derrière la porte. Il était là dans le hall et me regardait en souriant largement. Il posa son regard sur ce qui se situait au-delà de mon épaule et son visage se tordit dans une profonde grimace. Je reculai alors en comprenant que la porte donnait effectivement désormais sur l'extérieur et non plus le couloir de la cuisine. Il se précipita alors vers nous et une ombre s'interposa en sortant de nulle part. C'était Loan. La lame traversa son corps de part en part sous mes yeux qui s'ouvrirent en grand.
-Vous attendez quoi ?! hurla-t-il en tournant la tête vers nous et souriant doucement.
-Crève, Loan ! vociféra alors Shawn en retirant le couteau du corps de son frère et le brandissant à nouveau pour le lui planter encore une fois dans le torse.
Je me raidis alors de tout mon corps, collai Hélène contre moi et passai le seuil de la porte pour gagner l'extérieur. Je fis une vingtaine de pas et me retournai pour voir que la maison brûlait désormais de toute part. Je posai alors mes yeux sur l'entrée et je vis Loan tomber à genoux. Le garçon fit alors un pas de côté et me fusilla du regard. Il sourit alors leva le bras portant le couteau et mon sang se glaça. Je n'allais tout de même pas me faire tuer à distance alors que nous étions sortis de cet enfer ! Je fis un pas en arrière pour m'éloigner encore un peu plus et Hélène grommela. Le corps de Loan tomba soudain en arrière, je crus alors le voir sourire, son bras se tendit vers la porte et celle-ci se ferma violemment. Un effroyable cri déchira alors l'air puis plus rien. Seul le crépitement des flammes rongeant la maison de toute part se faisait entendre. Je sentis alors la main de Hélène serrer la mienne et je fis la même chose. Elle se mit alors à sangloter et ses jambes cessèrent de la porter. Je m'accroupis alors à ses côtés et la serrai contre moi.
-C'est fini. murmurai-je autant pour elle que pour moi.
-Ne me quitte jamais. mumura-t-elle alors en me serrant fortement contre elle et gémissant sous la douleur que l'étreinte entraîna.
-Jamais. susurrai-je.
Des bruits de sirènes lointaines se firent alors entendre. Quelques secondes plus tard, les pompiers, la police et des ambulanciers étaient devant la maison en feu. Nous fûmes alors transportés à l'hôpital et soignés dans la même chambre. Trois jours plus tard, nous étions sur pieds. La cicatrice que nous porterions à vie était aussi bien un souvenir impérissable de cette nuit et de nos amis morts sous nos yeux, que la marque physique d'un lien puissant et inébranlable entre nous deux. A partir de cette nuit, nous ne nous quittâmes jamais plus d'une heure.

                                                                                                                               par Navis.

Publié dans Glauquy

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K
J'croyais que tu t'étais relu ? c'est bourré de fautes xD (j'en ai noté une dizaine)
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N
YeaH yeah yeah :D
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S
Juste whaa..
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